C’est un grand champion doté qui plus est, d’un physique à faire fondre la banquise ! Camille Lacourt fait partie d’une génération de nageurs français qui a porté très haut les couleurs de son pays. Pour le Narbonnais, le premier chapitre de l’histoire s’écrit à l’âge de 5 ans. Camille va à la pêche avec son père et il rencontre Richard Martinez, qui sera son entraîneur de natation jusqu’à ses 21 ans ! Un homme qui l’a initié à l’effort aquatique et qui lui a rendu par la suite, le plus grand service, l’électrochoc qui lui fallait : il l’a viré ! Camille prend conscience du travail à accomplir encore et toujours. Sa spécialité ? Le dos. Il rejoint l’équipe de Philippe Lucas à Canet-en-Roussillon, mais les méthodes d’entraînement « ne sont pas compatibles » avec son approche. Alors, Camille intègre le Cercle des nageurs marseillais, sous la direction de Romain Barnier. Les résultats suivent : champion de France 2009 en petit bassin en dos et premiers records nationaux. Mais c’est en 2010 que le Narbonnais se fait un nom. Lacourt aligne en effet trois titres aux championnats d’Europe à Budapest : sur 50 m et 100 m dos et avec le relais 4 x 100. Les projecteurs se braquent soudain sur le superbe athlète et ses yeux bleus aussi transparents que l’eau sur laquelle il semble glisser naturellement. Camille découvre en même temps l’irrationalité de la popularité… En 2011 à Shanghaï, il ajoute un titre de champion du Monde sur 100 m dos à son palmarès. Le voilà lancé vers son objectif majeur, les Jeux Olympiques de Londres. Las, il échoue au pied du podium. Quatrième, la plus mauvaise place… Il s’en remet en 2013 en glanant deux titres mondiaux à Barcelone, sur 50 m et 4×100. L’année suivante, une blessure à la hanche l’empêche de briller. Qu’importe, il prend sa revanche sur le sort en 2015 avec un titre mondial sur 50 m. Les JO de Rio lui tendent les bras, mais une fois encore, la malédiction olympique le frappe. Camille rentre bredouille. Il se console avec deux titres mondiaux obtenus à Londres cette même année 2016, mais la médaille olympique se refuse à lui… Demandé par la publicité, les magazines et les podiums de la mode, Camille Lacourt est aujourd’hui à la croisée des chemins. Divorcé depuis peu de Valérie Bègue, il entend consacrer du temps à sa fille Jazz. La natation ? Seul le facteur plaisir pourra l’inciter à continuer. Quoi qu’il décide, le nom de Lacourt restera inscrit tout en haut du panthéon de la natation française !
Jean-Paul Chaluleau