La direction de choeur et d’orchestre mise au service de ce qui demeure encore un pari dans les zones urbaines et sans doute plus encore dans les territoires excentrés, culturellemennt défavorisés, c’est le cheval de bataille du carcassonnais Jean-Philippe Sarcos, 53 ans, droit dans ses bottes de chef, la baguette assurée, portée par une gestuelle ample et généreuse, un visage ouvert et passionné. Amener à la musique le plus grand nombre parmi ceux qui ne soupçonnaient même pas ce qu’était une symphonie de Malher, un concerto Brandebourgeois de Bach, un Oratorio de Haëndel, avant d’avoir entendu, à domicile, le choeur et l’orchestre du Palais Royal dont il est le créateur, jouant sur des instruments d’époque. Le jeune musicien qui a fait ses classes aux côtés de Georges Prêtre et de William Christie au terme d’une longue formation passant par le Conservatoire de Paris et l’école normale, alterne ainsi les opérations “coups de foudre” auprès des publics de province, et les rencontres à l’Académie de musique qu’il a également crée et qui permet chaque années à 400 jeunes de se former auprès de musiciens chevronnés issus des grandes formations. Eclectique dans le choix de ses répertoires avec une préférence pour la musique baroque et celle de la période romantique, ce passeur d’émotion qui se produit avec sa formation surtout en France, est sensible à la beauté des lieux de concert et à la force de l’histoire qui parfois s’en dégage, comme la salle du premier conservatoire où a été créée la symphonie fantastique de Berlioz. Jean-Philippe Sarcos dirigera au cours du mois de mai “Thamos roi d’Egypte” au Cirque d’Hiver, ainsi qu’un programme Haëndel à Paris et à Troyes.