Roger Couderc avait fait ses débuts à la télé, l’émission culte «les Coulisses de l’exploit», les années 66, la famille Spanghero dans un grand fracas creva l’écran. Et tout d’un coup les Spanghero s’imposèrent à la France et aux français. Le père Fernand avait fui la misère, ou Mussolini, ou peut être les deux pour travailler la terre à Bram dans l’Aude avec sa famille ses 6 fils et ses deux filles. La formule resta célèbre. On dirait aujourd’hui “fait péter l’audimat” quand à la fin d’une rude journée aux champs, le commentaire s’arrêta à l’heure du repas : «vaut mieux les voir en photo qu’à table». Les frères Spanghero resteront le symbole d’un rugby d’antan avant le professionalisme, avant l’argent roi et des compétitions sponsorisées pour des chaînes de télé cryptées. La bravoure des Spanghero initiée tout d’abord par l’ainé Laurent aura sonné le glas d’un âge d’or d’un rugby où quand on était vaillant sur le terrain et en dehors, on réussissait professionnellement. Span-Ghe-RO comme un coup de clairon, 3 consonnes pour rescusciter une légende entre les frères et le Racing Club narbonnais et l’Equipe de France du rugby à XV. Entre 1962 et 79 il y aura toujours un représentant de la famille dans le club doyen narbonnais, mais aussi dans l’équipe de France où s’illustrèrent Claude et Walter, les plus connus de la fratrie. Claude et sa longue silhouette, personnage haut en couleur, des paluches d’étrangleur et une détente impressionnante pour cueillir des ballons dans le ciel. Il n’était pas le premier venu mais prenait souvent la vie où il la trouvait. Il sera champion de France avec le Racing, ce qui manquera toujours à Walter le magnifique, capitaine emblématique qui devra son retour en équipe de France au Président Pompidou. « Oualtère » la rage au coeur, un joueur de légende, une carrière riche d’exploits. Il a fait de Narbonne et de l’Equipe de France ses deux amours de jeunesse.
Christian Burgos