Chef le plus étoilé au firmament de l’azur carcassonnais, Michel DEL BURGO fut l’étoile filante la plus recherchée par les apôtres et les martyrs du Dieu Dionysos. Depuis La Barbacane et ses deux « bonnes étoiles » dans les années 90, il est parti, pèlerin infatigable, à la recherche de l’inaccessible étoile, celle qui éclaire le bonheur pour l’éternité. Escale obligée à Paris. Sa deuxième étoile, éclairait depuisles cuisines de l’Hôtel Bristol, le palais de l’Elysée tout proche. Sa troisième étoile chez Taillevent, Rue Lamenais, scintillait non comme une consécration mais comme une reconnaissance ordinaire. Tout ce qui sortait de sa cuisine embaumait le beau, le sublime, le génial, l’incomparable. Mais le pèlerin Michel DEL BURGO reprenait la route, compagnon génial, infatigable, de la cuisine et de la générosité pour prêcher aux quatre coins de sa vie, les évangiles selon Saint Crescent. Du Negresco au Café Pouchkine à Moscou, de l’Orangerie au Pays du Soleil Levant, il composait sans relâche une cuisine originelle et originale, avec cette étonnante capacité à innover, accorder, décliner des arômes et des goûts, des couleurs et des saveurs. Tel un peintre devant son chevalet ou un compositeur devant son piano, avec obstination et persévérance, Michel composait, recomposait, sans relâche ses plats, sans jamais se satisfaire du bien et aspirer toujours au mieux. Jamais apaisé, infatigable dans sa quête inlassable de la saveur absolue, de l’arôme divin, il offrit une troisième étoile à l’Atelier de Joël Rebuchon en 2012 au pays des matins bleus. Ainsi, la vie de Michel DEL BURGO s’est écrite comme une tragédie Wagnérienne où le prince héros que l’inexorable destin torture sa vie durant, demeure un homme simple et bon dont l’ultime bonheur était de voir briller des étoiles dans les yeux des gens qu’il aimait…
Jean Guilhem