Le calme est revenu à la Cave Coopérative de blanquette et la société de production Sieur d’Arques, investi d’une nouvelle équipe depuis maintenant plusieurs mois au terme d’une longue période compliquée: démission de l’ancienne équipe, mise en minorité lors de l’assemblée générale et désignation d’un administrateur en attendant de nouvelles élections. Pierre-Louis Farges, 42 ans, marié, père de deux enfants et son équipe sont logiquement sortis du chapeau. Le dialogue a ainsi été renoué entre la gouvernance et les membres du personnel et bien sûr avec les adhérents au nombre de 220, totalisant en superficie une production étalée sur 1900 hectares. « C’était notre premier objectif », analyse le nouveau Président, ingénieur agricole de formation, qui a repris les vignes familiales représentant de la quatrième génération il y aura bientôt 20 ans, qui a trouvé à travers son engagement de quoi satisfaire le double objectif qu’il s’est assigné: relever un challenge professionnel et personnel, redonner des couleurs à la production du produit-phare de la région de Limoux, vins tranquilles (chardonnay) et bulles, dont l’image de marque a souffert durant cette vacance du pouvoir et les extrapolations funestes qui habituellement l’accompagnent. « Nous avons essayé de rétablir la confiance, de remotiver les troupes, de ramener la sérénité dans les coeurs et les esprits. C’est une immense responsabilité » dit-il à propos de l’héritage de Toques et Clochers. C’est le bijou de la cave tranche Pierre Louis Farges, qui a entendu comme tout le monde les ragots prédisant la disparition de ce qui reste le coup de génie de l’équipe présidée par Pierre Mirc, en matière d’évènement. Sans doute la communication reste-t-elle à améliorer selon un axe qui passe par Paris. Ainsi, la 28ème édition qui se tiendra les 8 et 9 avril prochains, a-t-elle été présentée pour la première fois aux médias nationaux dans un grand hôtel de la capitale le 10 mars dernier. Une présentation suivie le soir d’une dégustation à l’adresse des sommeliers parisiens. Une première qui a été précédée de parutions d’encarts dans un journal du soir de la capitale. Et d’une remarquable plaquette publicitaire sortie des presses en fin d’année à l’adresse de la clientèle de la cave. “ On souhaite professionnaliser davantage la vente aux enchères en association au chef invité, un sommelier et un artiste. Reprendre avec nos vins le chemin des restaurants étoilés.” La reconstruction concerne également la bulle, à travers le développement de la marque Aguila, produit de marque innovant positionné en grande surface, ainsi que la relance de la démarche de développement durable. Le rayonnement des vins de la Cave du Sieur d’Arques est à ce prix. Celui d’une reconquête de ceux qui ont désormais la destinée de la santé d’un secteur important de l’économie entre leurs mains.
Georges Chaluleau