Lunettes cerclées, quelque chose dans la mine de Harry Potter, du Petit Prince dans le ton, mais il ne dessine pas de mouton sur sa planète perchée. Quand il ne tient pas ses pinceaux et ses tubes de couleurs, il transite les écouteurs aux oreilles entre Portishead et leurs rythmes hip-hop, Vincent Delerm et son existentialisme bobo et pour ne pas se mettre le monde à dos, pas toujours cool le monde ado aujourd’hui, il se fait une toile de Tarantino. Kill Bill ça décoiffe autant que l’art abstrait. Sa marque de fabrique, speed painting et peinture compulsive comme si les sons et les couleurs se répondaient en d’étranges correspondances. Artiste précoce, Roman GARIMA a fait sa première expo à l’âge de 12 ans et depuis il en enchaîne bien d’autres; de Magrie où s’invite l’art, à l’Abbaye de Villelongue en passant par Cultura, Trèbes, Malves… Un parcours d’acrylique sur toile où il peut dominer les formes, les couleurs et garder une distance sur cet art abstrait où on peut y voir tout et rien. Une évidence parfois mal acceptée mais qui n’empêche pas l’ouverture à toute imagination. Avare en confidence, il faut lire entre les lignes de son Press book sa théorie qui tient en moins de 5 lignes : l’important est de montrer ce que l’on voit, pas de l’expliquer. Ouah ! Presque une catharsis depuis une visite en famille au Musée Soulages à Rodez. Roman GARIMA a mis du Noir sur ses toiles. Le noir n’est pas tout blanc chez cet ado de 14 ans qui pas plus aujourd’hui qu’hier ses couleurs chatoyantes comme son noir ne se discute, ni ne s’explique. L’air tranquille, cet artiste en herbe ne peindrait-il pas son intranquillité ?