Quand le Quai de Javel dévoile sa « Traction » en 1934, ses nombreuses nouveautés techniques lui donnent 20 ans d’avance. Si les constructeurs mondiaux en sont à la propulsion arrière, Citroën innove avec la « Traction ». Voiture résolument moderne à cette époque, la Traction est une structure monocoque. Ses freins sont hydrauliques et suspension indépendante aux 4 roues. Ce qui va faire de la Traction la reine de la tenue de route. Voiture mythique, elle est associée à l’histoire de France. D’abord voiture de la Gestapo elle devient rapidement, une fois la croix de Lorraine peinte sur ses portières, la voiture des FFI et autres maquisards . Sa tenue de route intéresse également les truands qui en font leur voiture de prédilection pour les braquages. Voilà une automobile assurée d’une longue carrière qui sera sans arrêt améliorée par l’ingénieur Lefebvre. Elle sera construite à quelques 760.000 exemplaires jusqu’en 1957. Côté motorisation, les « Tractions » recevront des moteurs, dont le dernier servira de base à la DS 19, qui évolueront au fil du temps. Si au départ, « la 7 A » ne développait que 32 CV, « la 11 » se verra dotée d’un bloc de 46 CV puis de 60 CV. Mais c’est la « 15-6 » qui retient l’attention avec ses 6 cylindres développant 77 CV. Signalons pour la petite histoire quelques prototypes équipés d’un V8 Ford développant 3822 cm3, construits à 22 exemplaires. Côté carrosserie, l’évolution a également été constante (malle arrière plate, puis bombée …), mais c’est surtout dans la diversité de la gamme, très riche pour l’époque que Citroën s’est démarqué. Le client avait l’embarras du choix : traction « familiale », découvrable, le joli coupé, le très rarissime cabriolet usine (5 exemplaires) jusqu’à une « Traction » fourgonnette. Avant de tirer sa révérence, la « 15-6 », recevra en 1957, le système de freinage hydropneumatique étudié pour la future DS 19 révélée un an après. Aujourd’hui, une « Traction en bon état, prête à prendre la route se négocie entre 7.000 et 12.000 euros (7A et 11) et jusqu’à 25.000 euros pour une 15-6.-et même à plus de 100.000 euros pour un cabriolet. Quand on aime…
Jean-Yves Tournié