Elle a dansé sur toutes les grandes scènes du monde en solo, accompagnée d’un musicien ou d’une troupe, déposée le flamenco le plus dépouillé au pied des autels où l’on brûle les fausses idoles; mais aussi inventée d’autres styles mêlant danse classique et rythmique, les boules furieuses des gauchos argentins, et les éventails hiératiques d’Asie, les clowns du Cirque du Soleil qui l’ont eu comme pensionnaire et les étoiles de l’Opéra de Paris. Cette fois, c’est en altitude, à la hauteur de ses aspirations d’artiste en quête de transmission, qu’Ana Yerno s’envoie en l’air. Et comme elle n’aime pas être seule dans ce genre d’exercice qui est aussi une méthode baptisée en toute immodestie “Ana’Fly”, elle suspend de plus en plus de monde à ses hamacs où le corps et l’esprit débarrassés du confort des vieux clichés, refont connaissance. “ On travaille les strates profondes, mentales et physiques par le rire, l’amusement et le plaisir”, explique t – elle. ”Ayant passée ma vie sur scène, j’ai décidé de donner le peu que je sais et le beaucoup que je ressens aux autres”… Après avoir ouvert une première salle à Limoux, elle récidive à Carcassonne dans la Maison du Sénéchal, Rue Aimé Ramond, et le mois prochain à Paris. Car la méthode proposée et déclinée selon quatre modules -”Ana’Kids à l’adresse des enfants, la méthode senior pour les plus de 65 ans, la normale pour tous publics et la “Tyk Ana’Fly” avec accompagnement musical- fait un sacré tabac. Si certains y guérissent leur mal de dos, d’autres apprennent à adapter leur comportement aux circonstances (examen, entretien d’embauche…). Ici, à à peine plus d’un mètre du sol on y soigne d’une manière générale le mal de vivre par le défi, la surprise de et sur soi dans le dépassement, la confiance retrouvée. L’intérêt suscité auprès des professionnels se traduira l’an prochain par des stages. “Je suis un réveil pour les enthousiasmes endormis” claironne la ballerine en équilibre sur le fil du savoir. En blonde platine, la couleur des cheveux des anges qui tirent la langue au diable.

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