Une porte vient définitivement de se fermer derrière nous. La mort de Jean Barthe, une légende du rugby aura sonné le glas d’une époque dorée sur tranches, quand le rugby était une affaire de héros, une épopée comme venue de la nuit des temps avant que les gros souliers du professionnalisme viennent écraser cette mythologie des stades. Jean Barthe était l’un de ces héros, quelque chose de Marlon Brando dans « sur les quais », un seigneur des joutes d’avants, une bravoure indomptable, la mine sombre et l’oeil noir quand la mêlée se relevait, ses coups de gueule… En 1958 à Johannesburg, il sonna la charge pour un grand combat du XV de France, où il fut sacré meilleur avant du monde. Puis ce fut le tournant d’une carrière, d’une vie. Son passage à XIII pour quelques espèces sonnantes, on en rigole aujourd’hui. Audacieux et précurseur, il sera rejoint par de nombreux autres internationaux quinzistes comme Aldo Quaglio, Papillon Lacaze au Toulouse Olympique, Claude Mantoulan et Nano Capdouze au XIII Catalan, ainsi qu’André Ruiz, Elie et Jean Marie Bonal à la prestigieuse ASC. A XIII, il confirmera sa réputation de joueur hors norme, stratège, rude au mal, baroudeur sans peur et sans reproches, il sera capitaine du XIII de France après avoir été celui du XV. En 1965, il jettera l’ancre à Carcassonne après un long voyage en ovalie. La Bigorre au cœur et ses montagnes pyrénéennes, pour son unique horizon il gagnera le droit du sol aux pieds des remparts de notre cité où il mènera une ASC de fer et de bataille au doublé Coupe et championnat. Il terminera sa carrière dans le petit club de Carcassonne qui avait tout d’un grand, Saint Jacques XIII. Son bar s’appellera « Le Rugby », il ne pouvait pas en être autrement. Denise sa compagne veillait au grain, et Nano et Véro couraient entre les chaises. Le repaire des aficionados de l’ovale quand XIII et XV retrouvaient la saveur forte du pastis dans les 3èmes mi- temps. Tout le roman d’une ville. Requiem pour un champion, écoute les orgues Jeanjean elles jouent pour toi… Il est terrible cet air là.

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  • Sincères pensées à sa famille, un autre départ est toujours beaucoup de douleur.
    Au revoir Monsieur Jean Barthe.

    christine marracq-riche

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