Le public retient son souffle, Fannie Lineros libère le sien, « Anapnoi » en grec, qui est aussi le nom de la Compagnie de Théâtre qu’elle a créée à Paris avec deux autres comédiens et qui s’étoffe jusqu’à 7 intervenants en fonction des spectacles. Sans doute ce signe manifeste de vie qui signe la mort quand il vient à manquer est-il aussi le vestiaire de l’âme soumise aux changements, comme le comédien dans le labyrinthe des rôles et des costumes. « Le théâtre est le lieu sacré parce que essentiel à la manifestation de la réalité dans sa complexité et du fantastique dans sa nécessité à transcender les choses et à inventer d’autres langages » souffle la comédienne. A 26 ans et une envie de bouffer l’avant-scène, lumières et son, sans oublier les spectateurs qui se serrent dans la salle comme l’autre soir au Théâtre dans les Vignes où Fannie et ses amis donnaient « Les Coloriés » d’après un texte d’Alexandre Jardin, la jeune carcassonnaise qui compte bien s’inscrire dans le paysage culturel local, a endossé le rôle du démiurge. Si tout a été dit depuis l’Antiquité tout reste à faire. Le spectacle vivant, qui bénéficie d’un ensemble de moyens d’expressions, humains et techniques, constitue le répertoire où la liberté de dire et de faire demeure entière. La comédienne metteuse en scène, qui est aussi mezzo-soprano, balade sa fringale créative de studio de cinéma en salle de théâtre aux quatre coins de la planète. Du rêve plein les yeux qu’elle sait partager.

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